Un hiver québécois

Il me faut toujours un temps certain pour digérer un voyage et les photos qui s’en dégagent. Cela peut prendre des semaines, des mois, voire plus d’une année. Pourtant, j’aime partager de manière instantanée ces moments de découverte, d’excitation, quelques photos çà et là qui appellent à l’aventure ou évoquent déjà un souvenir.

C’est en février 2023 que je suis retournée outre-Atlantique, dans un pays qui lui, m’était encore totalement inconnu.

Un format de voyage inédit pour nous. Nous qui sommes habitués à ne voyager qu’en duo depuis bientôt quinze ans - à notre rythme.

Une dizaine de jours à la découverte de Montréal et Québec en hiver, où on y a retrouvé les copains et appris à profiter autrement. Et même si le roadtrip a pu me manquer parfois, c’était agréable de ralentir et de savourer le temps qui passe.

À chaque veille de voyage se pose la question du matos photo. Et force est de constater que mon setup s’est considérablement allégé depuis des années pour ne tenir que dans un (ou deux) indispensable(s). Je ne m’encombre plus, et mes voyages sont traités de la même manière que ma photographie quotidienne, soit mon fidèle Fuji X100V et un point & shoot argentique - dont je pourrais me passer.

Un jour, je vous parlerai de tout ce que le X100V m’apporte d’essentiel dans ma pratique.

Commencer chaque journée par un cappuccino au café Le Club (quartier Le Plateau). En prendre un second. Envisager le programme du jour. Observer les gros flocons se poser sur la ville. Remonter le Boulevard Saint-Laurent, arpenter ses rues annexes. Bruncher une fois, puis deux chez Bagel Etc. Prendre de la hauteur depuis le Mont Royal. Glisser sur un lac gelé et manquer de se gameller. La belle boutique Etat de Choc, toujours sur Saint-Laurent. Flâner dans le Mile End. Appréhender les détails d’une ville qui vit pleinement sa saison hivernale revêtue de son épais manteau blanc et puis surtout, photographier.

Montréal n’a pas été un coup de cœur. Il n’y a pas vraiment d’explication à ça, c’est avant tout une histoire de feeling ou peut-être d’une attente trop élevée. Cela dit, elle m’aura permis de renouer avec la photographie que j’aime dans un environnement urbain qui venait à me manquer en voyage.

Après ces quelques jours montréalais, nous avons pris la route vers Québec et le parc Jacques-Cartier avant de rejoindre notre chalet hors-norme niché en bord de lac. Notre temps à Québec aura été bref mais je sais déjà qu’un jour, on y reviendra.

Je m’autorise désormais à tempérer ces envies de grandes aventures.

Ce moment au chalet, tous ensemble au ralenti, m’a appris qu’il n’est pas toujours nécessaire d’être sur la route pour profiter d’un voyage. Qu’il est important de s’imprégner d’un lieu, d’un cocon, d’y prendre des petites habitudes, d’y être un peu comme chez soi.